Du terrain au Big Data

Focus sur une plateforme d’avant-garde pour la transmission et le stockage des données provenant de capteurs disposés sur des sportifs, au travers d’un exemple d’application, et pas n’importe lequel, puisqu’ils s’agit d’un club cher à notre cœur : le Neuchâtel Xamax FCS! Fabien Zennaro, Yannick Müller et Julien Moix, nous parlent de la collaboration entre VNV et ASI qui est à la base de ce projet. Ils nous racontent comment le fait de collecter des données de géolocalisation ultra précises combinée aux paramètres physiologiques, peuvent contribuer à l’optimisation de l’entrainement des sportifs et quels défis technologiques cela implique.

Comment le projet a démarré ? Comment en vient-on à réfléchir à la pertinence d’utiliser la collecte de données pour optimiser les performances sportives d’une équipe ? Dans quel contexte s’inscrit le développement de cette technologie et comment cela se passe-t-il?

Fabien Zennaro : « La société ASI a développé un outil permettant de tracker un sportif sur le terrain. Cela a été spécifiquement appliqué au football où les joueurs portent un gilet muni de capteurs, permettant d’obtenir leur position de façon plutôt précise. Grâce à cela, des données biométriques comme la respiration et les pulsations peuvent être collectées et restituées pour être analysées par les manager et entraîneurs. Il y a 1 an et demi, ASI a fait appel à notre entreprise pour développer une nouvelle version de leur système, celle permettant de passer d’un projet où l’on récolte simplement quelques données à un projet où l’on traite du gros volume de données. C’est comme ça que l’on est entré dans l’ère du Big Data. »

Yannick Müller : « Au niveau de l’analyse des données, les entraîneurs ont la possibilité de suivre, autant durant le match qu’a posteriori, les performances du joueur ; s’il a bien couru ou trop couru, si ses données cardiaques sont bonnes, etc. Ce qui est intéressant ici pour ASI c’est qu’à partir des données brutes, toutes sortes d’algorithmes peuvent être appliquées. » 

Julien Moix : « Dans cette démarche, la collaboration avec l’équipe de VNV a constitué un élément clé parce qu’’elle nous a permis de changer de modèle ; de nous concentrer sur la récolte de données et avoir un accès plus aisé à certains segments sportifs.

Quelles ont été les étapes significatives pour le développement de l’outil et la mise en place du projet ? Quelles difficultés avez-vous rencontré ?

Yannick Müller : « La première difficulté était d’ordre technologique, notamment au niveau des terabytes de données que nous générons, devons stocker et rendre dans des performances acceptables. Pour ASI et nous, cela a été un vrai challenge et a pris du temps. Une seconde difficulté était d’apprivoiser le marché et de comprendre précisément ce que veut le client final. L’enjeu principal était la protection des données et en particulier la relation de transparence que les athlètes ont avec leurs coachs et managers. Il y a eu beaucoup d’essais et d’erreurs mais aujourd’hui, la technologie est robuste. » 

Julien Moix : « Il est important de rappeler que notre rôle c’est d’objectiver des choses qui ne représentent au final qu’une toute petite partie des paramètres qui impactent le jeu. Il y a plein d’élément non-contrôlables qui peuvent intervenir, comme l’humeur, la stratégie de l’adversaire ou tout autre type d’imprévu. La contextualisation des données est très importante et est l’un des points manquants pour l’instant. C’est aussi là que des ponts techniques et des opportunités sont possibles, comme l’a montré le projet Dartfish. »

Quel est le coût d’une telle technologie ? Est-ce que seul des clubs sportifs disposant de fonds financiers importants et suffisants peuvent se permettre de telles analyses ou est-ce accessible à de petits clubs de 4ème division ?

Julien Moix : « Au lancement du produit, nous voulions démocratiser le prix et c’est pour cela que dans un premier temps, nous nous sommes alignés sur le budget d’une montre de fitness. Au départ, seuls les grands clubs étaient intéressés par ces données alors qu’aujourd’hui, des clubs de 3ème voire 4ème division figurent aussi parmi les clients potentiels. Bien entendu, un petit club ne prendra pas nécessairement un boîtier pour chacun de ces joueurs, peut-être juste cinq ou six, mais comme nous parvenons à rendre les données lisibles, compréhensibles et intuitives, chaque club peut trouver un avantage à exploiter notre technologie. »

Quelles exploitations futures peuvent être envisagées pour VNV & ASI à l’avenir ? 

Fabien Zennaro : « ASI est un partenaire de longue date avec qui nous partageons une véritable connivence et la passion de la technologie. Nous sommes ultra-complémentaires et tous deux à la pointe dans les mondes de l’iOT et des objets connectés. Ensemble, nous sommes deux maillons essentiels de la chaîne. Il y a désormais l’idée d’aller au-delà de l’unique fournisseur de données et développer des aspects de service afin de pouvoir mettre en regard et analyser les données. »

Yannick Müller : « Pour nous, ASI est un partenaire très fort avec qui nous avons déjà collaboré sur un bon nombre de projets. Ils ont un cœur de métier qui comprend le nôtre et inversement, ce qui nous permet d’avoir d’excellentes synergies.

Julien Moix : « Notre complémentarité et les liens étroits qu’entretiennent nos deux sociétés ouvre la porte à de nombreuses perspectives en matière de future collaboration et développement de nouveaux projets. »

Avez-vous l’ambition d’étendre l’apprentissage de l’exploitation de Fieldwiz aux milieux de l’enseignement et de la formation dans le sport ?

Julien Moix : « Notre lien avec l’enseignement et la formation est déjà établi, je pense notamment ici à notre collaboration avec l’ASF ou Swiss Ski et à l’utilisation de notre produit dans leurs cours. Tous les cursus en sciences du sport vont toucher à ce genre de produit à un moment donné, que ce soit le nôtre ou un similaire. En ce qui nous concerne, la partie interaction avec l’utilisateur final nous ne la prenons pas en charge. On travaille avec des personnes spécialisées pour cela et développons un écosystème de partenaires capable de répondre de la façon la plus optimale à ce public cible. Donc concrètement, la formation se fait via ces partenaires. »

Les contenus de la conférence en bref

VNV et ASI sont deux entreprises actives dans l’IoT et le cloud depuis plusieurs années. En 2020, elles ont associé leurs forces pour réaliser une plateforme cloud d’avant-garde pour la transmission et le stockage des don

nées provenant de capteurs disposés sur des sportifs. Découvrez, au travers d’un cas concret d’application du système FieldWiz pour le club Neuchâtel Xamax FCS, comment les données de géolocalisation ultra précises combinée aux paramètres physiologiques, peuvent contribuer à l’optimisation de l’entrainement des sportifs. Les défis sont nombreux, de la récolte des données sur le terrain au stockage et traitement de milliers giga, VNV et ASI vous expliquerons comment ils ont réalisé cette petite prouesse tout en utilisant des services cloud performants, locaux et écologiques. FieldWiz, en français le « sorcier des terrains », est un outil de mesure des performances stratégiques et physiques pour joueurs de football, rugby, et autres sports collectifs en extérieur. Le dispositif se compose d’un appareil autonome de 35 grammes porté dans le dos d’un joueur et qui collecte des données tel que la position, la vitesse, la distance, les accélérations ainsi que le rythme cardiaque. ll est labellisé FIFA et peut être utilisé en compétition officielle.

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Courte biographie des intervenants


FABIEN ZENNARO

Passionné d’informatique depuis ses jeunes années, Fabien entreprend en 2000 une formation d’ingénieur en informatique à l’EPFL. A l’issue de la première d’étude année en 2001, il fonde avec son frère Mikaël l’entreprise VNV Computer SNC. L’activité de l’entreprise se développera petit à petit pendant la suite de ses études pour devenir son activité principale lors de l’obtention de son Master en avril 2005. De 2005 à 2009, VNV Computer SNC continue à grandir avec l’arrivée de plusieurs collaborateurs et devient VNV SA en 2009. L’entreprise compte alors 9 collaborateurs et est dirigée par les deux frères. Mikaël est responsable du département IT et Fabien du développement de Logiciel. En 2017, VNV SA déménage dans ses locaux actuels, rejoignant ainsi le projet multi-entreprises « Les industriels des Sentiers ». La société bénéficie alors de bureaux flambants neufs dans l’esprit « Silicon Valley » et de son propre centre de données. Aujourd’hui, Fabien est à la tête de la recherche et du développement de l’entreprise, chapeautant 46 collaborateurs avec son frère. Il est également membre fondateur de la société HighDC qui exploite le premier centre de données publiques et ultra écologique du canton de Neuchâtel ainsi que de Paladin Cyber Defense, société spécialisée dans la sécurité informatique.

 

YANNICK MÜLLER

Yannick Müller est un ingénieur logiciel expérimenté dirigeant le département d’ingénierie chez VNV SA. Ses pôles d’expertise touchent le big data, le machine learning, l’architecture software et désormais plus particulièrement le management de la technologie, de l’innovation et de la R&D. Ces compétences permettent à lui et son équipe de couvrir toutes les phases allant de l’idéation au déploiement pour tout projet de systèmes logiciels, qu’ils soient simples ou complexes.

 

 

JULIEN MOIX

Avant de rejoindre ASI Advanced Sport Instruments en tant qu’associé en 2015 afin de développer le segment des sports d’équipe, Julien a bénéficié d’une carrière de plus de 8 ans dans le consulting IT, cumulant des expériences dans l’implémentation internationales de systèmes ERP dans de multiples secteurs et industries. Ses compétences combinées du métier et de la technologie lui permettent d’aligner parfaitement les exigences des clients avec la technologie. Aujourd’hui Julien est membre du conseil d’administration et supervise les opérations ainsi que le développement commercial chez ASI